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C'est quoi la bio

C'est quoi la bio ?

L’agriculture biologique considère le sol comme un milieu vivant, qu’elle cherche à nourrir pour qu’il puisse à son tour nourrir la plante. Elle s’interdit toute utilisation des produits chimiques de synthèse (désherbant, engrais, produits phytosanitaires), ainsi que les OGM (organismes génétiquement modifiés). Manger bio, c'est financer un système d'agriculture durable, qui respecte les systèmes et cycles naturels, préserve la biodiversité, fait une utilisation responsable des ressources naturelles et garantit un certain bien être animal. La réglementation européenne en vigueur est accessible à tous : il s'agit du règlement (CE) n°834/2007 complété par des règlements d'application comme le règlement (CE) n°889/2008.

 

En consommant bio...

Consommer bio, c'est consommer des produits de saison :

  • manger des produits frais, cueillis à maturité qui ont du goût
  • respecter le cycle naturel de notre alimentation
  • réduire la consommation de carburant liée à l’importation
  • limiter l’utilisation de produits chimiques utilisés pour la conservation
  • favoriser l’économie et la richesse de son terroir
  • diminuer le surcoût dû aux transports

 

Vous contribuez à l'amélioration des conditions d'élevage

Les animaux ont accès à un parcours extérieur, la densité des animaux à l'intérieur des bâtiments est limitée. En bio, les poules ont plus d'espace qu'avec le label "plein air"1

Vous contribuez aussi à l'autonomie des fermes : une bonne partie de l'alimentation des animaux doit être produite sur place: jusqu'à 60% pour les vaches et autres mangeurs d'herbe.

Vous savez ce que vous mangez : l'alimentation des animaux est bio², non OGM, les hormones et traitements antibiotiques sont interdits3 .

En bâtiment, 6 poules par m² en bio, contre 9 poules/m² avec le label "plein air"

2 Ou en année de conversion

3  Pour les antibiotiques, une dérogation peut être obtenue en cas de maladie nécessitant un traitement immédiat, mais au stricte minimum

 

Vous limitez le réchauffement climatique !

Pour pousser, les plantes ont besoin de différents éléments comme l'azote, le phosphore ou le potassium, naturellement présents dans le sol. En agriculture biologique, aucun produit de synthèse n'est utilisé, donc aucun engrais azoté ou phosphoré n'est ajouté. 

Or l'utilisation d'engrais azotés provoque l'émission de protoxyde d'azote N2O, qui a un potentiel de réchauffement 300 fois plus important que le dioxyde de carbone (CO2).

Le coût global des dommages causés par la pollution de l'azote à l'environnement, la santé et la biodiversité est estimé à entre 200 et 2 000 milliards de dollars par an.

La production alimentaire est responsable de 57% des émissions de gaz à effet de serre de notre assiette, selon une note du Commissariat général au développement durable. ( Le point sur – Numéro 158 – Mars 2013). L’agriculture biologique, de par ses pratiques culturales, permet de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique d’une part en limitant les rejets polluants et d’autre part en stockant davantage de CO2 dans le sol.

Les émissions de gaz à effet de serre sont limitées grâce à :

  • la non-utilisation d’engrais azotés chimiques de synthèse. L’emploi d’engrais organique permet de ne pas contribuer à l’émission de CO2 nécessaire pour la fabrication industrielle d’engrais chimiques de synthèse ;

  • la culture de plantes légumineuses permet la fixation biologique de l’azote dans le sol et réduit donc les émissions de protoxyde d’azote (NO2). Ces cultures contribuent non seulement à limiter les émissions de gaz à effet de serre mais servent aussi à améliorer la fertilité du sol.

La séquestration du carbone est favorisée grâce à :

  • des rotations de cultures longues et limitant le nombre de labours ;

  • l’élevage en plein air sur des prairies permanentes fixent le carbone dans le sol et compensent les émissions de méthane des animaux ;

  • la protection des structures écologiques telles que les haies, les arbres et le maintien de bandes enherbées. Ces éléments sont également favorables à la biodiversité animale et végétale

Vous protégez votre santé et celle des agriculteurs

Les agriculteurs bio ne sont pas exposés aux pesticides de synthèse, dont la dangerosité pour l'applicateur mal informé est prouvée. Depuis 2012, la maladie de Parkinson est par exemple reconnue par décret comme maladie professionnelle liée aux pesticides.

Environmental Health a publié le vendredi 27 octobre 2017 une longue étude scientifique qui établit les liens entre le système agricole et ses incidences sur la santé. Voici quelques exemples:

  • Elle réduit les risques d’obésité

Les scientifiques démontrent une baisse de 31% de l’obésité chez les consommateurs d’aliments issus de l’agriculture biologique. Cependant, ils émettent une réserve quant à ce résultat : les consommateurs de produits bio ont généralement des habitudes alimentaires plus saines. Ils consomment plus de fruits, légumes, grains entiers, légumineuses et moins de viande.

  • Elle réduit l’exposition aux pesticides pour une meilleure santé

Ce n’est pas une surprise, les consommateurs de produits bio sont beaucoup moins exposés aux pesticides. La revue souligne que l'exposition aux pesticides provenant de la production alimentaire conventionnelle constitue un problème de santé majeur et provoque des effets néfastes sur la santé. Les analyses alimentaires tendent donc à confirmer l'idée que les aliments bio sont bénéfiques pour la santé.

  • Elle protège le développement cognitif de l’enfant

Les études épidémiologiques ont démontré que les aliments issus de la production agricole conventionnelle sont nocifs pour la santé notamment pour le développement cognitif de l'enfant. On soupçonne les pesticides présents dans l’agriculture intensive d'endommager les cerveaux des bébés, encore en développement. L'exposition aux insecticides organophosphorés a également un effet néfaste sur le corps humain spécifiquement pendant la grossesse.

  • Elle préserve notre système neurologique

Les scientifiques ont révélé que les QI et les mémoires de travail des adeptes de produits bio sont supérieurs à ceux des autres. En effet, les insecticides présents dans l’agriculture conventionnelle agissent sur le système nerveux des insectes, ils sont neurotoxiques. Par conséquents, ils ont des effets néfastes sur notre santé. Outre les insecticides, des études expérimentales suggèrent également que de nombreux herbicides et fongicides pourraient être nocifs sur le système nerveux. L’étude signale que plus de 100 pesticides provoquent des effets neurologiques indésirables chez l’homme.

  • Elle limite la résistance aux antibiotiques  

Dans l’agriculture conventionnelle, on administre systématiquement des antibiotiques sur les animaux de façon préventive. D’une part, cette pratique engendre une résistance des bactéries aux antibiotiques. Et d’autre part, nous absorbons ces antibiotiques via la viande que nous consommons entraînant une antibiorésistance généralisée. Les animaux d'élevage biologique sont moins susceptibles de développer certaines maladies liées, justement, à la production intensive. En conséquence, on emploie moins d'antibiotiques dans l’agriculture biologique pour le traitement des maladies cliniques et on diminue le risque de développer une résistance aux antibiotiques chez l’humain.

  • Elle diminue les risques de maladies chroniques

L’étude a démontré que manger bio diminue le risque de maladies chroniques, notamment du diabète et des maladies cardiovasculaires. D’ailleurs, une étude anglaise affirmait que les les produits laitiers biologiques et la viandes bio contiennent plus d' oméga-3, acides gras protecteur de notre système cardiovasculaire - que les produits issus du conventionnel. L’absence de pesticides préservent des maladies graves telles que la maladie de Parkinson et certains types de cancer. Les scientifiques concluent donc que le système agricole a un véritable impact sur le système immunitaire, la croissance et le développement.

 

L’évaluation des effets de l’alimentation bio sur la santé humaine repose sur des études épidémiologiques, les analyses chimiques des produits alimentaires et de leur teneur en nutriments et en contaminants. Les preuves apportées suggèrent une consommation d’aliments bio, meilleurs pour la santé. La portée de deux études récentes en Norvège et au Danemark chevauche l’étude publiée sur Environment Health. Pour le respect de l’environnement et une meilleure qualité de la santé humaine, la production et la consommation d’aliments biologiques devient essentielle.

Vous pouvez retrouver en intégralité les résultats de cette étude ici.

 

Vous créez des emplois

Le volume de travail est plus important en agriculture biologique. C'est surtout le cas dans les exploitations faisant de la commercialisation en circuit court, qui représentent plus de la moitié des exploitations bio en France4,5.

En 2017, on estime que les métiers de l’agriculture biologique comptent près de 134 500 emplois directs (les emplois dans les fermes bio et ceux liés aux activités de transformation et de distribution)

une croissance annuelle moyenne de +9,5 % depuis 5 ans. Ces créations d’emplois contribuent au dynamisme des territoires français. Lorsqu’un consommateur achète un produit bio, il soutient l’emploi en France.

4 La pratique de l’agriculture biologique créatrice d’emploi ? Une évaluation de l’impact du bio sur la quantité de travail agricole, (Agreste, 2016).

Recensement agricole 2010 : les exploitations agricoles en production bio : des agriculteurs bio diplômés, jeunes et tournés vers les circuits courts, (Agreste Primeur, 2012).

 

Vous agissez sur la qualité de l'eau

En agriculture biologique, aucune utilisation d'engrais azotés n'est permise. Or on estime  le coût de la dénitrification de l'eau (élimination des nitrates) à 27 centimes d'euros / m3 . 

La municipalité de Munich en Allemagne a fait le choix d'une politique de large soutien financier à l'agriculture biologique. Résultats, 83% des surfaces agricoles sont passées en bio et les taux de nitrates et de pesticides ont baissé respectivement de 43% et de 54% depuis 1991, année de lancement du programme. Coût du programme : 750 000 € par an, ce qui revient à moins de 1 centime d'euro/md'eau distribuée6.

La non utilisation de pesticides chimiques de synthèse préserve la flore et la faune aquatiques, le milieu écologique des eaux des rivières, donc la qualité des eaux.

L’introduction de culture de légumineuses dans les rotations de cultures et l’apport de matières organique aident à réguler la fertilité des sols et limitent le passage de l’azote dans l’eau sous forme de nitrates.

La fertilisation des sols en agriculture biologique est effectuée grâce aux engrais organiques. L’azote d’origine organique se lie aux argiles du sol et ainsi il est libéré de façon progressive sous forme de nitrates solubles : les risques de lessivage sont donc réduits. La pratique des cultures d’engrais verts, la forte présence de prairies réduit également le risque de lessivage des nitrates.

Ainsi, selon le rapport de l’ITAB sur les aménités de l’agriculture biologique, plusieurs études concordent sur un moindre lessivage des nitrates en AB. Alors que ce même rapport conclut également au fait « qu’une réduction à la source des pollutions agricoles est bien moins onéreuse qu’un traitement des eaux avant distribution », la présence de parcelles en agriculture biologique dans les zones de captage d’eau constitue donc l’un des leviers les plus efficaces pour reconquérir et préserver la qualité de l’eau.

De nombreux sites en France se sont engagés. Vous pouvez les consulter sur le site « Eau et Bio ». Vous y trouverez une information complète et régulièrement actualisée pour accompagner les acteurs de l’eau et du monde agricole dans la transition agricole de leur territoire, notamment sur les zones à enjeu eau, vers l’agriculture biologique.

6 L'agriculture biologique : un choix pour une eau de qualité (FNAB, ITAB)

Reganold J. et al., 2016. L'agriculture biologique au 21e siècle (en anglais).

 

Vous bénéficiez d'une alimentation de qualité

Dès 2003, l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) avait conclu à une concentration en certains nutriments plus élevée dans les produits bio. Les résultats des études suivantes sur ce sujet et en particulier les dernières méta-analyses conduites par l’université de Newcastle en 2014 (les fruits et légumes, sur 310 études) et 2016 (les produits laitiers et la viande) ont de nouveau démontré que le mode de production et de transformation bio est à l’origine de réels atouts nutritionnels :

  • Plus de nutriments et d’antioxydants

Les résultats des études révèlent des concentrations plus élevées dans certains minéraux et vitamines, mais également des antioxydants et composés phénoliques (présents dans les fruits et légumes car ils sont produits naturellement par les plantes pour se protéger en cas d’attaque environnementale) ou encore des acides gras essentiels oméga 3 (comme dans le lait) . Le mode de production biologique favorise la constitution de la matière sèche des fruits et légumes, contenant les éléments nutritifs et les fibres.

Au-delà du produit, c’est également le choix de la variété des végétaux ou de la race animale qui permet d’améliorer la qualité. Des variétés anciennes, adaptées au climat local ont sans doute conservés tous leurs bienfaits d’antan.

Indemnes de produits chimiques, les légumes et fruits bio peuvent être consommés AVEC la peau, qui contient fibresvitamines et minéraux.

En ce qui concerne la viande bio, on retrouve des teneurs plus fortes en acides gras poly-insaturés car les rythmes naturels sont mieux respectés et la croissance des animaux est plus lente.

  • Des produits élaborés plus simples et plus riches

Dans les produits bio, vous trouverez :

* Du sucre non raffiné contient du saccharose au goût sucré et des minéraux.

* Des huiles vierges, extraite par pression à froid, conservent les «  bons acides gras » et la vitamine E.

* Des céréales complètes, très riches en précieuses fibres et minéraux (zinc, fer, calcium, magnésium, phosphore,…)

Quelques additifs rigoureusement sélectionnés, naturels et si possible bio, comme la gomme de guar, la lécithine.

  • Des conséquences sur la santé

De plus en plus d’études démontrent un impact concret de l’alimentation biologique sur la santé (amélioration de la qualité du lait materneldiminution des réactions allergiques,…)

 

Vous protégez la biodiversité

L’agriculture biologique permet de protéger les espèces et de restaurer des écosystèmes terrestres et aquatiques grâce à :

  • la non utilisation des pesticides de synthèse,
  • la présence de prairies, haies, bandes enherbées,
  • des rotations de cultures plus diversifiées et plus longues offrent des abris et des ressources alimentaires plus variées et continues.

Le rapport de l’Itab relatif aux bénéfices de l’agriculture biologique reconnaît que l’agriculture biologique contribue à une diversité et une abondance d’espèces et permet également la préservation des services écosystémiques tels que la pollinisation ou la régulation.

D’ailleurs cette faune diversifiée est également précieuse pour les agriculteurs bio :

  • les abeilles pour polliniser les cultures et les arbres fruitiers,
  • les vers de terre pour fertiliser le sol,
  • les coccinelles, les crapauds, les hérissons pour protéger les cultures.

 

Vous préservez un sol vivant et fertile

Nourrir le sol pour nourrir la plante constitue un des principes clés de l’agriculture biologique grâce à l’introduction de légumineuses et engrais verts dans la rotation et par l’épandage d’effluents d’élevage ou de matières organiques de préférence compostés. Plus riches en matière organique, les sols agricoles des parcelles cultivées en agriculture biologique accueillent davantage d’animaux, parfois microscopiques.

Le rapport de L’ITAB relatif aux bénéfices de l’agriculture biologique souligne que la plupart des articles issus de la littérature internationale concluent à des teneurs en matières organiques élevées dans les sols conduits en agriculture biologique. Le même rapport indique que la vie du sol est également plus importante notamment grâce à la non utilisation de pesticides chimiques de synthèse. Ainsi, l’activité biologique du sol est plus développée. Les organismes vivants du sol – comme les vers de terre, les champignons, les insectes de surface – sont plus nombreux, diversifiés, avec une activité biologique plus intense.

La richesse en matière organique améliore les caractéristiques physiques des sols : stabilité structurale accrue, meilleure porosité, capacités de rétention en eau plus élevées. Ces dernières permettent une plus grande résistance des cultures à la sécheresse.

 

Un article de l'université de Washington7, sorti en 2016 et compilant près de cent études s'étant intéressées à l'agriculture biologique, son résultat est sans appel: l'agriculture biologique est plus respectueuse de l'environnement, procure de plus grands services écosystémiques et bienfaits sociaux.